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Catéchisme |
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ENSEIGNEMENT
. QUARANTE QUATRIÈME LEÇON LE CINQUIÈME ET SIXIÈME COMMANDEMENTS DE L'ÉGLISE
D : Qu'est-ce que l'Église nous ordonne par ce commandement ? Le jeûne a toujours existé dans la vraie religion ; le Saint-Esprit en recommande fortement la pratique dans l'un et l'autre Testaments, et lui attribue la merveilleuse efficacité d'effacer les péchés et d'apaiser la colère du Seigneur. L'Église nous fait une obligation de jeûner pendant tout le carême, les jours de quatre-temps et la veille de certaines fêtes ; cette obligation est grave, c'est-à-dire qu'on ne peut y manquer, ne fût-ce qu'une seule fois, sans se rendre coupable de péché mortel, à moins qu'on n'ait quelque empêchement légitime. D : Qu'est-ce que jeûner ? Le jeûne consiste : D : La loi du jeûne oblige-t-elle tous les fidèles ? Il y a trois causes qui dispensent du jeûne :
L'Évangile nous apprend que Jésus-Christ, après avoir été baptisé par Jean, fut conduit par l'Esprit de Dieu dans le désert, et qu'il y observa pendant quarante jours et quarante nuits un jeûne rigoureux (Récit du jeûne de Notre Seigneur Jésus-Christ : Matth. IV). C'est pour honorer et imiter ce jeûne du divin Sauveur que l'Église a institué celui du carême qui dure quarante jours, et qu'on appelle pour cela la sainte Quarantaine. Son intention a été aussi de nous disposer à célébrer religieusement l'auguste de notre rédemption, et de purifier nos cœurs par les sévères exercices de la pénitence, pour les rendre dignes de recevoir le Saint des saints. Pendant longtemps le laitage et les œufs ont été défendus pendant le carême ; le laitage est aujourd'hui permis ; mais on ne peut, sans dispense, faire usage des œufs ; les évêques ont coutume de l'accorder ; ils exceptent ordinairement que les trois derniers jours de la Semaine sainte. D : Pourquoi le jeûne des quatre-temps a-t-il été donne ? Les quatre-temps sont trois jours de jeûne ordonnés par l'Église en chacune des quatre saisons de l'année ; ces trois jours sont le mercredi, le vendredi et le samedi, d'une même semaine. Les quatre-temps ont lien : la première semaine de carême, pour le printemps ; la semaine de la Pentecôte, pour l'été ; la semaine après la fête de l'exaltation de la croix, laquelle se célèbre le 14 septembre pour l'automne ; et la troisième semaine de l'Avent, pour l'hiver. Le jeûne des quatre-temps a été institué pour consacrer à Dieu, par la pénitence, les quatre saisons de l'année, et pour nous rappeler que n'y ayant aucun temps de notre vie où nous soyons exempts de péché, il ne doit y en avoir aucun où nous ne devions satisfaire à la justice divine. C'est le samedi des quatre-temps que se font les ordinations ; les fidèles doivent, ce jour-là, prier avec ferveur, afin que Dieu accorde de bons prêtres à son Église, des prêtres capables de conduire et d'édifier le troupeau. D : Pourquoi la veille de certaines grandes fêtes ? La vigile d'une fête est le jour qui la précède immédiatement. Vigile et veille signifient absolument la même chose parce que les fidèles s'assemblaient anciennement dans les églises la veille des solennités, et qu'ils y passaient une partie de la nuit à louer Dieu par le chant des psaumes et par la lecture des livres saints ; c'est ce qui se pratique encore la veille de Noël. D : Que faut-il faire pour rendre le jeûne agréable à Dieu ? 1°) Il faut jeûner en esprit de pénitence ; c'est l'esprit, c'est-à-dire l'intention, la bonne volonté, qui vivifie toutes nos actions chrétiennes ; il faut de l'âme à tout ce que nous faisons ; sans quoi nos œuvres sont des œuvres mortes ; ce n'est plus qu'un mécanisme grossier comme celui des êtres sans raison ; or, l'esprit qui doit animer notre jeûne, c'est un esprit de pénitence, un désir d'expier nos péchés par la mortification de la chair. Pour lui donner cette valeur, cette efficacité, il faut l'unir d'intention à celui de Jésus-Christ dont les mérites infinis peuvent seuls le rendre méritoire et expiatoire. Jeûnons donc en imitant notre divin Maître qui n'avait d'autres péchés à expier que les nôtres ; jeûnons en union avec Lui en le conjurant d'appliquer ses mérites à notre jeûne ; et pour cela, joignons la prière aux jeûnes que nous pratiquons et ajoutons-y encore l'aumône selon nos facultés. La prière et l'aumône sont comme les deux ailes qui élèvent le jeûne jusqu'au trône de Dieu, c'est pour cela qu'en carême et aux autres jours de jeûne, l'Église redouble ses prières ; alors elle les mélanges de deuil, de tristesse, de componction, pour rappeler ses enfants à une pénitence solide et efficace ; c'est pour cela qu'on invite les fidèles à faire, ces jours-là, des aumônes plus particulières, chacun selon son pouvoir. Le jeûne sera encore plus parfait, plus avantageux, plus méritoire, si l'on y joint un temps de retraite, de silence, d'éloignement des choses du monde et des plaisirs même permis, la lecture des livres saints, l'assiduité à visiter les églises, à entendre la parole de Dieu ; c'est pour cela qu'au saint temps de carême l'Église rappelle ses enfants à toutes ces pratiques. Écoutez l'Hymne Ex more docti mystico que l'Église chante à ses offices, en ces jours de pénitence : Durant le carême, mettons un frein particulier à notre langue, à notre démangeaison de parler, de railler, de médire. Qu'il est dur, pénible, mais avantageux pour les grands parleurs et pour tous ceux que leur silence épargnera !... Jeûnons d'aliments et de boissons ; c'est le jeûne ordinaire ; que du moins la sobriété nous en tienne lieu, si nous ne pouvons jeûner dans la rigueur du précepte, jeûnons d'un peu moins de repos, de jeux et d'amusements qu'à l'ordinaire pour nous livrer à un peu plus de prières pour le bon Dieu. Veillons sur nous avec plus d'attention ; fermons nos yeux, nos oreilles et tous nos sens à l'ennemi qui rôde autour de nous et qui cherche à nous dévorer. Voilà comment nous jeûnerons bien et utilement le carême, les quatre-temps et les vigiles. D : Quel est le sixième commandement de l'Église ? Puisque nous sommes pécheurs, nous sommes obligés de faire pénitence et de nous mortifier ; car il faut absolument satisfaire à la justice de Dieu que nous avons offensé : « Si vous ne faites pénitence, a dit Jésus-Christ, vous périrez tous. ». Nous avons des passions à dompter par l'abstinence ; c'est pour nous faire accomplir cet important devoir, que l'Église a fixé deux jours chaque semaine où elle nous ordonne l'abstinence de la chair ; ce ne sont pas des jeûnes comme pendant le carême, les quatre-temps et les vigiles ; mais c'est une privation de certains aliments qui seraient plus flatteurs et plus nourrissants ; elle nous réduit à une nourriture moins sensuelle et plus fragile, pour nous faire pratiquer cette pénitence et cette mortification dont nous sommes redevables d'ailleurs à la justice divine ; en sorte que c'est péché et péché mortel de ne faire aucune abstinence en ces jours-là, et d'y manger de la viande comme aux jours ordinaires, au mépris de la loi, sans aucune nécessité et uniquement par gourmandise ou respect humain.
L'Église, en nous interdisant le vendredi et le samedi l'usage des aliments gras, n'a pas prétendu qu'ils fussent mauvais en eux-mêmes et capables d'un péché ; ainsi ce n'est point l'action de manger de la viande tel ou tel jour qui rend coupable ; mais en en mangeant un jour où l'Église le défend, c'est mépriser son autorité, c'est se révolter contre elle, et par conséquent commettre un péché ; ce n'est pas la viande qui rend coupable, c'est la désobéissance à l'Église, qui a reçu de Jésus-Christ le pouvoir de commander à ses enfants. D : Que doivent faire ceux qui ont des raisons pour faire gras les jours maigres ? Lorsque, sans raison, on viole la loi de l'abstinence, on commet un péché mortel ; mais cette loi n'oblige point ceux qui sont dans l'impossibilité de l'observer : par exemple, les malades et les infirmes. Si on croit avoir de bonnes raisons pour faire gras les jours maigres, on doit en demander la permission à son curé, et cela par soumission et pour ne point nous donner trop de liberté en passant trop légèrement sur ce devoir. D : Pourquoi l'Église a-t-elle institué cette abstinence du vendredi et le samedi ? C'est, comme vous savez, un vendredi, le Vendredi Saint, que Notre-Seigneur est mort pour nous sur la Croix : c'est pour compatir à cette triste mémoire, que l'Église a voulu que ce fût un jour de pénitence pour ses enfants. Le samedi est le jour où ce divin Sauveur demeura dans le tombeau ; c'est encore pour entrer dans le deuil de sa sépulture, que nous continuons aussi ce jour-là notre pénitence et nous préparer à la sanctification du dimanche. RÉCAPITULATIF PRATIQUE 1°) Regardez ce commandement comme une chose importante, puisqu'il est porté par l'autorité de l'Église, autorité qui
lui vient de Dieu, et ne vous donnez jamais la licence de critiquer cette loi. QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LE JEÛNE
Il y a quatre sortes de jeûnes :
1°) On peut jeûner parce que la loi le commande ; c'est la leçon que nous venons d'étudier ; Il y a le jeûne volontaire par lequel on se prive de nourriture pour rendre service au prochain. C'est l'amour qui nous impose la charité et l'amour de Dieu et des âmes, par lequel on préfère servir Dieu et le prochain à prendre sa nourriture. C'est ce que Notre Seigneur exprime très bien quand il répond à ses apôtres qui lui disent de manger : « Moi, j'ai une nourriture que vous ne connaissez pas, ma nourriture, c'est de faire la volonté de mon Père » (Jean 4,34). Quelles belles paroles ! La volonté de son Père, c'est sa nourriture ; lorsque les autres ne pensent qu'à manger, qu'à acheter, qu'à préparer ce qu'ils doivent manger, Jésus Christ ne pense qu'à faire la volonté de son Père et oublie, pour ainsi dire, cette nourriture du corps que nous cherchons tant. La volonté de son Père passe avant tout ; il laisse tout pour accomplir cette sainte volonté. Quel bel exemple pour nous qui craignons tant de retarder nos repas, de manquer d'un plat, du dessert !. Voilà donc comment vivait Notre Seigneur. Il cherchait la volonté de son Père et le salut du prochain avant sa propre nourriture. Et ce jeûne qu'impose la charité n'est pas le moins agréable à Dieu et il vaut bien celui qui est commandé par l'Église et que l'on ne fait souvent qu'à moitié ou qu'avec répugnance. C'est ce jeûne dont parle saint Paul : jeûne volontaire, jeûne de charité (II Cor., 6,4). Le mérite du jeûne vient de ce qu'on fait à Dieu un sacrifice réel de soi-même à Dieu par obéissance ou volontairement. Et quand cette privation se fait par un motif de charité pour le prochain, que l'on se prive pour être utile à son prochain, alors il y a double mérite. PRIÈRES Mon Dieu, nous vous remercions de l'instruction que nous venons d'entendre. Nous avons appris ce que c'est que le jeûne et le commandement que nous fait votre Église de jeûner les quatre-temps, les vigiles et le Carême. Nous, enfants, nous ne sommes pas encore obligés à ce précepte parce que nous n'avons pas la force de l'accomplir ; mais nous y serons tenus dans la suite ; en attendant il faut nous mortifier, nous priver de quelque nourriture, de quelques jeux, de quelques plaisirs, combattre nos passions naissantes. Pardon, Seigneur, pour ceux qui sont soumis à la loi mais qui méprisent l'observation du jeûne. Faites, s'il vous plaît, que désormais ils deviennent plus fidèles à ce commandement de l'Église et, par esprit de sacrifice, je me priverai moi-même ce soir, à table, d'une tranche de pain (ou d'un fruit) afin que vous exhaussiez ma prière. Ainsi soit-il. Mon Dieu, nous vous remercions de l'instruction que nous venons d'entendre ; nous y avons appris l'obligation où nous sommes de nous abstenir de chair les vendredis et les samedis. Hélas ! peut-être avons-nous déjà entendu autour de nous blasphémer, ridiculiser cette sainte observance, quoiqu'émanée d'une autorité que vous avez déléguée à votre Église ! Cependant, grâces vous en soient rendues ; jusqu'ici nous avons été fidèles à cette pratique salutaire ; mais, mon Dieu, dans la suite ne permettez pas que nous nous laissions séduire par les discours des impies. Qu'une gourmandise basse ne nous porte pas à la transgression d'un précepte si facile à suivre ! Aidez-nous, Seigneur, à continuer à être dociles à cette loi ; nous vous en demandons la grâce par les mérites du Sauveur qui nous a donné le précepte et l'exemple de la mortification. Ainsi soit-il.
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